lundi 14 décembre 2009

Respirer l'absurde



Compte-rendu de l’A.G. du Syndrome de Tokyo, 14 décembre 2009, Tokyo


1) A l’unanimité, la ligne du Syndrome a été reconduite. L’accélération de la diffusion des carnets du Dr Schlassenstrasse est apparue à tous comme une nécessité.


2)Le bien-fondé des répliques à l’encontre de l’adolescent tokyoïte qui attaque régulièrement les membres du Syndrome de manière scatologique, a également été largement débattue. En conclusion, la virulence et le registre anal de ce jeune homme nous l’ont définitivement rendu sympathique.


3)Caprice de star, diront certains, l’équipe du Syndrome ignore superbement les publicités qu’on lui fait, bienveillantes ou non.


4)Enfin, la proposition d’adopter un nouveau profil a été rejetée ; il s’agissait de la citation suivante :


« L’oeuvre d’art, dès lors qu’elle entend s’affranchir de la pensée conditionnée, se doit de s’élancer hardiment dans le non-pensable, si absurde qu’il apparaisse. Ce qui est sûr, c’est que notre entendement ne mène à rien qu’aux impasses et aux déplorations, alors emjambons-les, habituons notre poumon à respirer l’absurde ».

(Jean Dubuffet)


samedi 28 novembre 2009

Les carnets du docteur Schlassenstrasse : enregistrement de séance.



(début de l'enregistrement)

- Merci mon Schlass, ça va mieux, débagouler halluciné sur vot' divan maculé m'a revigoré, ah y a pas à dire, ça requinque le bout d'gras d'vider ses baloches, ça limite les dégâts, ça m'calme l'humeur requin ! et j'vais continuer à vous verser deniers dans vos sales paluches ! En plus j'suis bien content d'échapper à la chappe de plomb d'vos interprétations : vous écoutez sans broncher ni juger, j'vous emporte dans mon flot d'compote fondue qui m'suinte d'la raie duscule et vous, pas d'souchi, calme et bienveillant comme un Sphynx spécialisé dans l'sphinct : bravo ! J'ai b'soin d'vot' benveillance mon scllach', raison pourquoi je vous passe la crosse à reluire, passque là, j'ai la tête dans le caniveau, la tronche pleine de bruits de barillets, de pipi dans l'bidet, et l'matin c'est tartine d'mon jus mélangée à rillettes. Faut qu'ça sorte, et qu'ça jute hein mon Schlassounet?

- Continuez.

- Ben rayon boulot c'est toujours esclave surmené, j'me pince le nez en allant turbiner, l'ambiance sort pas du féodal, à m'filer des convulsions faciales ! J'pénètre dans l'antre tout crispé ! J'enfile mon masque racial. J'me nique l'urbi et l'orbi. Mais j'ai décidé d'prendre mon bien là où qu'y s'trouve : dans l'groove des boules à facette des nymphettes ! J'm'explique : quitte à tapiner pour engraisser porc sauvage d'patron qui m'ravage, autant pas s'laisser trop abattre la baratte ! Décidé d'leur envoyer quelques bonnes pintes de milésimé français dans les grelots de leur palais. J'ai 16 érecs par jour, faut bien en faire quekchose ! On va pas laisser ça s'perdre ! Alors j'fourre, j'lis deux pages des portraits d' daube et j'emballe, soupe de langues, souk de lampes à huile qui tiennent tuiles à dist', pansent la hampe, m'déraidissent la crampe, insertion Emilésimée du préposé aux puces dans l'mucus, ah tu vas pas m'jeter la pierre Schlass hein ? Et pis j'vais aussi t'aviser d'un fait plus sérieux, j'me lance dans ma petite entreprise ! Mais chut c'est secret ! Ah quand même j'ai déposé la marque : Tokyo Anusiades. Label indépendant. T'en es ?

- Continuez.

- Fut' moule ziz adapté à mon biz, j'e déclenche la bigue érect aussi sec et pas peu te dire, sans vouloir flatter me veut, que ça s'voit ! J'm'avance et j'murmure à l'oreille de Nao : "ça t'branche, on s'en paie une tranche ?" - la coquine hop hine sous sa méche rouquine. Et v'là l'cours privé qui s'mue en plan sesgue bien trempé - c'est qu'la gosse a l'don pour s'choisir des petites culottes qui m'réchauffent le biscuit. J'suis pris d'court quand j'la vois enfourner mon vit jusqu'aux valseuses dans sa bouche boudeuse ! En ressort la teubeuh toute gluante euheuheuh!

- La dernière fois que je vous ai vu, vous preniez Roland Barthes à parti, le rendant responsable d'une captation imaginaire : qu'en est-il maintenant ?

- Ah crapule de Schlass, tête d'annule, tu commences à avoir le gourdin gredin donc tu veux que j'change de sujet hein ! Misérable bandeur, dilapideur de libidos, vendeur de canapés... hypocriss' et faux dergal ! Barthes si j'peux l'ressusciter ça s'ra taquets dans l'clapier, zgala (sic) s'est bien foutu d'moi : l'centre-vide et autres fadaises, j'y crois plus : l'centre vide c'est la Corrèze ! Bref j'en suis r'venu et qu'on m'fasse pas croire que c'est aut' chose qu'la Bovary voilée d'varices théoriques, dépassées d'puis 30 ans ! C'que t'en dis, Schlass ?

- Continuez.

- Hier soir j'ai fait un rêve étrange et pets-nétreur. J'étais videur de boîte de nuit sur l'mont Fuji avec mon fusil à lunette : je snipais des belettes, Syd Barrett prenait Jeannette en levrette, je mangeais des poires blettes à m'en faire péter la luette, puis je plongeais dans de commodités la lunette.

- Lunette, lunette, d'où cela vous vient-il ?

- D'la grosse paire de roberts de Fantômette.

- (rot). De mieux en mieux, très cher. C'est 13 450 yens, à la semaine prochaine.

samedi 14 novembre 2009

Réaction culturo-endocrinienne, par El Sushi.


Le SDT déroule aujourd'hui le tapis rouge à un contributeur de choix en la personne de l'énigmatique
El Sushi. Ce dernier signe-là un texte à la fois efficace et détonnant, où planent les ombres de Huston, Lowry, Bret Hisse Ton Hélice : pas la pire dope pour se mettre sous influence, convenons-en.
Gageons que chacun goûtera comme il se doit cette ligne d'horizon mexicaine du Syndrome, hérissée de proéminences et de boules épineuses.
N.B. : Nous rappelons à tous nos lecteurs (enfin peut-être pas à tous, certains sont vraiment trop laids : ils se reconnaîtront) que le SDT a toujours eu ce désir de ne pas s'auto-célébrer dans un cloisonnement mesquin et hautain : "nous attendons beaucoup des êtres et des événements qui viendront", affichons-nous dans notre page profil. Que ce rappel ne soit pas vain. Ici, aucune patte blanche à montrer. Nous étudions sur pièce, ne délivrons ni devis ni certificat ; et serions ravis que l'expérience du jour ne constitue pas un cas isolé dans les annales du Syndrome. Le cercle des quatre ou cinq rédacteurs réguliers du SDT a vocation à s'agrandir.
Pour tout contact, écrire à: syndrometokyo@gmail.com

Réaction culturo-endocrinienne.


C'est ainsi que nous arrivions à Monterrey,Mexique. La voiture nous emmena chez John, un vieux camarade de collège avec qui je passais mes heures perdues à draguer les filles et à jouer au bowling. Takashi était avec moi,et avait l'air de bien se demander ce qu'il foutait ici. Takashi et moi nous étions rencontrés dans un club échangiste, moi acteur, lui producteur de films pornographiques, installé depuis peu dans le Sud du Texas afin de créer un nouveau marché au Japon. Cette petite visite était pour nous l'occasion de faire affaire, ou tout du moins trouver de jolies filles du Sud prêtes à se lancer dans une nouvelle carrière. C'était aussi pour Takashi et moi une occasion rêvée de diminuer nos frais de production, ce qui par les temps qui courent n'était pas la moindre des choses.
Finalement, nous arrivions, la voiture se gara dans une allée sans issue, avec au fond le désert qui s'étendait à perte de vue. Nous étions bien dans la banlieue résidentielle et hupée de Monterrey.Nouvelle ville accouchée du Nouveau Monde, Monterrey n'en etait pas moins un lieu de prosperité assumé, ou à peu près toutes les plus grandes enseignes internationales cohabitaient sans heurts sur ce territoire à l'origine désertique. C'est le mythe des grands espaces, me dis-alors.
La villa de John était comme je me l'imaginais. Toit mansardé, un genre de chèvre-feuille grimpant le long des murs, bois apparent des poutres, quatre blocs d'habitation bien distincts et suffisamment grands pour y faire contenir cinq cents personnes. Derrière, une piscine, elle aussi, spacieuse avec en contrebas un jardin de plantes tropicales et du chanvre à perte de vue.
John paraissait nous attendre depuis un moment, en train de siroter une margarita sur la terrace donnant sur l'allée. Après les brèves présentations, Jonh nous convia dans son loft, murs blancs immaculés, peintures d'Andy Warhol, un design intérieur qui me rappelait alors un peu l'ambiance seventies.
John travaillait dans l'industrie depuis maintenant bientôt 10 ans,depuis qu'il s'était installé dans la région avec pour objectif de faire du marché mexicain pornographique un grand compétiteur de son homlogue nord-americain et omniprésent, et d'après ce que j'avais pu essayer et voir jusqu'ici, je semblais convaincu du pontentiel à venir. John avait une manière bien particulière d'avancer ses idées, il préférait généralement la prudence à l'audace,t ant cette industrie représentait déjà en soi une sacrée dose de vanité. John était par-dessus tout quelqu'un de réaliste et de sacrément pragmatique. Il n'était pas facile pour le premier venu de gagner sa confiance, il fallait du temps et généralement aussi beaucoup d'argent. John était un peu un loup solitaire, fixé sur sa proie et toujours prêt à bondir quand l'occasion lui paraissait en valoir la peine.

Takashi:
Ma montre indiquait 13:00:45,l'intérieur de la voiture était satisfaisant. La moquette qui revouvrait le tapis de sol était assez agréable au toucher et j'aimais bien son odeur légère qui me rappelait un peu celle de ma chambre d'étudiant à Tokyo. Les sièges étaient en cuir noir et l'air conditionné était un peu trop froid. Le chauffeur portait un smoking, probablement du Hermes, avec des lunettes à montures RayBan. John avait l'air un peu fatigué, de légères cernes apparaissaient sur son visage et je n'aimais pas son regard.Le chauffeur me proposa de me servir une margarita dans la mini-bar de la Mercedes 200SL mais je refusai. Le ciel était bleu, mais un bleu différent ce celui qu'on trouve au Japon, pensais-je alors. Ma montre indiquait 13:10:14 quand le chauffeur effectua une manoeuvre afin de pénétrer dans une grande allée non-goudronnée, le bruit des pneus s'écrasant sur les gravillons était assez agréable.
La maison du producteur américain était très grande mais je remarquai tout de suite qu'il manquait quelques marches dans l'escalier menant à la terrace centrale de la maison. Cette maison n'avait pas l'air terminée mais le jardin était assez joli.
Le visage de John était assez menaçant, son regard était fort et perçant, et je n'arrivais pas à le regarder dans les yeux. Lui aussi avait l'air fatigué. Tout le monde ici avait l'air fatigué, c'est étrange.John portait un survêtement ample et des sandales de cuir marron, il était grand.Mais j'aimais quand même son atmosphère.Il accepta de nous recevoir dans sa maison, et lorsque je pénétrai par le perron de la porte, je fus tout de suite surpris par l'odeur assez forte qui émana de l'intérieur de la maison.Cette odeur n'était pas agréable, je reniflai à plusieurs reprises pour essayer de m'habituer plus rapidement à l'odeur.Mais c'était difficile à supporter pour moi, étrange.Peut-être John utilisait un parfum intérieur que je n'avais jamais senti jusqu'ici.Mike et John parlaient beaucoup et bruyamment mais leur atmosphère m'était agréable malgré tout.Je pouvais comprendre ce qu'ils disaient mais je faisais malheureusement beaucoup d'erreurs de grammaire dans mes réponses et j'avais un peu honte de moi.Je ne m'en aperçus qu'après avoir terminé l'entretien.J'essayais de montrer un visage positif et souriant pour donner bonne impression mais je continuais de renifler assez souvent du fait de l'odeur inhabituelle qui pénétrait dans mes narines.John nous servit des margaritas ainsi que des sashimis mexicains qu'on nomme "tapas" en espagnol.C'était bon, j'aimais surtout le thon en sauce piquante ainsi que les crevettes en sauce marinée.Cette cuisine me rappelait celle du restaurant TANAKA a Tokyo qui était spécialisée dans la cuisine japonaise et latine.
C'était moderne, le gout aussi, bref je me dis alors que John avait l'air d'être quelqu'un de très moderne, car il y a avait également beaucoup de peintures d'Andy Warhol accrochées sur les murs de crépis blanc de la maison.J'aimais beaucoup les photographies d'Andy Warhol. Je pensais qu'il était cool. "

samedi 31 octobre 2009

Préambule à l’attention de nos amis blogueurs made in japan:



Le Syndrome ne s’est jusqu’à présent guère inquiété d’expliciter sa démarche, préférant par ses textes mettre en action les partis-pris qui sont les siens.

Rappelons néanmoins certains fondamentaux.


A ceux qui ne veulent voir ici que parodies potaches nonchalamment distillées, que faciles récréations d’expatriés en mal de morgue, nous voulons dire ceci :


la parodie est ici conçue et préparée comme un virus qui doit s’en prendre prioritairement à une certaine catégorie de poseurs :


Ils portent le faux-nez de la fragilité, de la différence, de la sensibilité... afin de faire valoir leur soit-disant singularité, dans le souci de tirer à soi sa petite couverture de Nicolas Bouvier post-exotique. Derrière ces postures qui se veulent parfois contestatrices, provocantes, décapantes et pourtant si aux prises avec leur « quotidien intime» : le pire du conformisme, le pire du quant-à-soi, des fieffés donneurs de leçons qui voudraient, en imposant leurs points de vue, en imposer aux autres.

Leur point commun : taper sur ceux qui n’en sont pas, ou qui en sont trop, à leur goût jaloux. Ils se reconnaissent à une sorte spéciale de minimalisme, de touche sensible qui tempère l’emportement toujours calculé, à un genre de profil-bas séducteur, à un très lourd charabia, maelström de cette sensibilité unique. Mais tous ces Sakafoutre, ces flâneurs mélancoliques, ces petits-cacas-de-Vénus, ces dandys transcosmopolitains ne perdent jamais le nord ; ils savent sur quoi et qui taper, les toujours mêmes cibles immanquables : la dénonciation leur va, tant qu’elle ne compromet pas leurs intérêts bien compris.


Alors oui, la parodie, ne serait-ce que parce que sonder ces bas-fonds exige de sérieuses bottes

d’égouttier ; mais surtout parce qu’elle est la mieux à même de dissoudre dans les tissus ce chancre mou qu’elle explore.


Vous voilà maintenant prêt à savourer une bouchée de choix, avec cet extrait du

Carence Pretty Diarrhea.

vendredi 30 octobre 2009

Carence Pretty Diarrhea



Y a pas d'malaise ce soir

Wesh les rats, de retour dans la ville du Dom Péri sur glace pilée (vu à Akasaka, véridique), Carence est dans la place - section nique tout. Mes Churchs parfumées leuccorhée de J. Moreau aux pieds, j'arpente la mère-ville, direction pure daoua stylé, zeste de classe et méga-gerbe en direct ma poule. Carence t'es obligé de kiffer son p'tit boule. Carence c'est le son qui pète les sales putes, c'est l'baroudeur entre Vladivostok, Rueil et Omiya, tu peux pas test ! Allez les baltringues, un petit clip bien chan-mé :



"Ginza ni yama kau da !
Putain de classe mortelle, pionnier du rap jap, comment il enfonce grave ces croumirs de pèdes avec leurs foulards Chanel. Mais place à la J-Girl qui claque, rencontrée fortuitement à Senzoku 3-chôme :

"Calence c'était la plemièle fois qu'il allait au soap ! Timide comme un puceau ! Tlop mignon le Caca ! Je lui ai savonné son anaconda (qu'il a folt beau) et ni une ni deux, une petite feuille de lose ! Le Caca a bien aimé visiblement. Aplès il m'a demandé : "C'est combien poul une bonne défonce anale ?" J'te l'fais glatos mon Caca ! Et le vlà qui m'lamone la x-box, j'vous laconte pas..."

Non Emi, coquine va, dis-en juste assez pour la légende, mais n'oublie pas que ma femme lit le blog hein ! Sacrée Emi...
Après ces frugales agapes, je me pointe donc au 50ème étage du Park Hyatt, RDV avec Sembeï, qui tire son pseudo de sa grande sécheresse, comparable à celle du fondement de ma génitrice. Ah on s'ennuie trop dans ce bar naze. Y a Boucheta en concert. Merde, trouver une idée, vite. Objectif de la soirée : baston avec un yak. On s'envoie des pintes d'awamori millésimé et taxi -> Kabukichô. Pendant que je mate les tarifs d'"Asian Relax", arrive un vieux sagouin, manteau de vison et petit doigt en moins. Je lui lance, dans un japonais châtié :

"Hé zarma tu l'aurais pas oublié dans ton Q, ton doigt ?!"

Le tarba pense que ça vient de Sembeï, l'attrape illico par son écharpe Herpès, le strangule et en fait une fronde humaine. (depuis cet épisode, le pauvre est resté accroché à une antenne de la mairie de Tokyo, allez-y voir vous même etc., mais rassurez-vous, il a trouvé un réseau volant pour mettre à jour son blog avec son iphone). Genre : le Carence y vient même pas au secours de son pote injustement attaqué ? Ben non : je préfère vomir sur le manteau de mac de mes deux : le type s'évanouit et j'en profite pour lui déféquer dessus 3 jours durant. Carence, le sens de la vengeance. J'ai même failli rater l'avion.

Yeah !



Pas de malaise avec Carence !

(On aura reconnu un hommage à :
clarenceboddicker.wordpress.com )

mercredi 21 octobre 2009

A Tokyo et tout autour






à Tokyo et tout autour il y a des Accapareurs
à Tokyo et tout autour il y a des Amphitryons
à Tokyo et tout autour il y a des Anacoluthes
il y a à Tokyo et tout autour des Analphabètes
il y a des Anarco-bayrouïstes
il y a à Tokyo et tout autour des Anthropophages
il y a à Tokyo et tout autour des Apaches
il y a à Tokyo et tout autour des Arlequins
il y a à Tokyo et tout autour des Astronautes d'eau douce
il y a des Autocrates
il y a des 
des Aztèques
il y a des Bachi-Bouzouks
il y a des Bandes de brutes
il y a à Tokyo et tout autour des Bandes de jeunes effrontés
des Bandes de Ku-Klux-Klans
il y a à Tokyo et tout autour il y a des Bandes de rats
il y a des Bandes de voleurs
il y a des Bandes d'ectoplasmes de tonnerre de Brest

il y a à Tokyo et tout autour des Bandes d'emplâtres
à Tokyo et tout autour des Bandes de sauvages
à Tokyo et tout autour des Bandes de zapotèques
à Tokyo et tout autour des Bandits
à Tokyo et tout autour des Bayadères de carnaval
et il y a à Tokyo et tout autour des Boit-sans-soif
il y a des Bougres d'amiral de bateau-lavoir
il y a à Tokyo et tout autour des Bougres de crème d'emplâtre à la graisse de hérisson
il y a des Bougres de mouchards
et des Bougres de petits cornichons
des Bougres de sauvages d'aérolithe de tonnerre de Brest et
des Bougres d'extraits de cornichon
des Bougres d'extrait d'hydrocarbure et des Bougres d'olibrius
il y a des Bougres de faux jetons à la sauce tartare à Tokyo et tout autour
il y a des Bougres de jets d'eau ambulants
il y a des Bougres de malappris
il y a à Tokyo et tout autour des Bougres de marchands de guano
à Tokyo et tout autour des Bougres de phénomènes
et des Bougres de zouaves
il y a à Tokyo et tout autour des Bougres de zouaves d'anthropopitèques
à Tokyo et tout autour des Bougres d'ectoplasmes à roulettes
il y a des Bougres d'extraits de crétins des Alpes
il y a autour, autour, à Tokyo et tout autour des Bougres d'ostrogoths
il y a à Tokyo et tout autour des Brigands
il y a des Brontosaures
tout autour, à Tokyo et tout autour des Brutes
il y a des Bulldozers à réaction
il y a à Tokyo et tout autour des Buveurs d'eau minéral
il y a à Tokyo et tout autour des Cachalots
il y a des Calamités

à Tokyo et tout autour des Canailles
des Cannibales
et des Cannibales emplumés
il y a autour, autour, en plein Tokyo, il y a des Casse-pieds
tout autour, tout autour, à Tokyo et tout autour il y a des Catachrèses
il y a à Tokyo et tout autour des Cataclysmes
il y a à Tokyo et tout autour des Cataplasmes
et des Catastrophes
et il y a des Cercopithèques
il y a à Tokyo et tout autour des Chauffards
il y a à Tokyo et tout autour des Chenapans
il y a à Tokyo et tout autour des Cloportes
il y a à
il y a à
il y a à
à Tokyo et tout autour des Clowns
il y a à Tokyo et tout autour des Coléoptères
il y a à Tokyo et tout autour des Coloquintes
il y a il y a des Concentrés de moule à gaufres
il y a
il y a
il y a il y a à Tokyo et tout autour des Coquins
il y a des Cornemuses
il y a des Cornichons
il y a à Tokyo et tout autour des Cornichons de zouaves de tonnerre de Brest
il y a des Cornichons Diplômés
il y a des Corsaires en plein Tokyo
et des Crétins de l'Himalaya
il y a à Tokyo et tout autour des Crétins des Alpes
il y a il y a des Crétins des Balkans
il y a à Tokyo et tout autour des Cyclones ambulants
il y a des Cyclotrons
il y a des Cyranos à 4 pattes
des Démons
il y a des Diablesses
il y a à Tokyo et tout autour des Diplodocus
à Tokyo et tout autour des Doryphores
tout autour, il y a des Dynamiteurs et des Écornifleurs
il y a tout en plein Tokyo, à Tokyo et tout autour des Ectoplasmes
il y a des Énergumènes
il y a des Épaves
il y a à Tokyo et tout autour des Esclavagistes
à Tokyo et tout autour il y a des Escogriffes
à Tokyo et tout autour il y a des Escrocs
à Tokyo et tout autour il y a des Espèces d'analphabètes diplômés
à Tokyo et tout autour il y a des Espèces d'apprentis dictateurs à la noix de coco
il y a des Espèces de cow-boy de la route à Tokyo et tout autour
il y a des Espèces de cro-magnon
et il y a à Tokyo et tout autour des Espèces de loups-garous à la graisse de renoncule de milles tonnerre de Brest

autour, autour, autour, en plein Tokyo, à Tokyo et tout autour
il y a des Espèces de Vercingétorix de carnaval
et il y a des Espèces d'imitations de chameaux
il y a des Fichues sales bêtes
et des... des Filous
il y a des Flibustiers de carnaval
il y a des...
il y a
 
il y a des... il y a des... il y a à Tokyo et tout autour
il y a des Forbans
il y a des Fourbes
il y a tout en plein Tokyo, à Tokyo et tout autour des Froussards
il y a à Tokyo et tout autour des Galopins
il y a des Gangsters
il y a à Tokyo et tout autour des Gardes-côtes à la mie de pain
il y a il y a des Gibiers de potence
il y a des Graines de chenapan
il y a des Grands lâches à Tokyo et tout autour
des Gredins et des Gros pleins-de-soupe
il y a à Tokyo et tout autour des Grotesques polichinelles
des Homais
des Hurluberlus
il y a des Incas de carnaval
il y a des Invertébrés
à Tokyo et tout autour des Ivrognes
des Jeunes impertinents
il y a des Lascars
il y a des Lépidoptères
il y a à Tokyo et tout autour des Macaques
des Macrocéphales
il y a des Malappris
à Tokyo et tout autour des Malotrus

des Manoeuvres à la graisse de hérisson
à Tokyo et tout autour
des Marauds
des Marchands de tapis
il y a des Marins d'eau douce 
des Maudites bêtes
il y a des Mégacycles
des Mégalomanes
il y a des Mercantis
des Mercenaires
il y a des Misérables
il y a il y a des Mitrailleurs à bavette
à Tokyo et tout autour des Monstres
des Moules à gaufres
à Tokyo et tout autour des Mufles
des Mussolini de carnaval
il y a des... des Naufrageurs
des Négriers
il y a des... des Noix de coco
des Nyctalopes
il y a... des Olibrius
des Ophicléides
à Tokyo et tout autour des ... des Ornithorynques
des Ostrogoths
à Tokyo et tout autour des Pactes-à-quatre
à Tokyo et tout autour il y a des Paltoquets
des Papous des Carpathes
il y a des... des Paranoïaques
des Patapoufs
il y a des... des Perroquets bavards
des Pignoufs


il y a des Pirates du ciel
à Tokyo et tout autour des Pleurnichards
des Polygraphes
de Tokyo de Tokyo de Tokyo des Profiteurs
des Protozoaires
des Pyromanes
il y a des... des Pyrophores
il y a des... des Rabat-joie
des Rapaces
il y a à Tokyo et tout autour des Renégats
des Rhizopodes
il y a des Sacripants
il y a des Sales menteurs
des Sales bêtes
des Saletés d'appareils à sous
il y a à Tokyo et tout autour des Saltimbanques
des Sapajous
à Tokyo et tout autour des ... des Satanés boulotteurs de kilomètres
à Tokyo et tout autour des ... des Scélérats
des Bobos
à Tokyo et tout autour des ... des Schizophrènes
des Scolopendres
à Tokyo et tout autour des Scorpions
des Serpents
en plein en plein
des Sinistres farceurs
il y a tout en plein... des Sombres oryctéropes
il y a des... des Soulographes
des Souris neurasthéniques
il y a des Tchouck-tchouck-nougat
il y a des Technocrates
il y a des Terroristes
il y a des... des Têtes de lard
il y a des... des Tonnerres de Brest
des Topinambours
il y a à Tokyo et tout autour des Tortionnaires
des Traîtres
il y a à Tokyo et tout autour des Tricheurs
des Troglodytes
à Tokyo et tout autour des Va-nu-pieds
il y a des... des Vampires
des Vandales
il y a... des Vermines
des Vers de terre
il y a il y a des Vieux farceurs
des Vipères
à Tokyo et tout autour des Visigoths
en plein en plein des Vivisectionnistes
à Tokyo et tout autour des Volatiles de malheur
des Voleurs d'enfants
à Tokyo et tout autour il y a des... des Zèbres
des Zigomars
il y a des... des Zouaves interplanétaires

Et bien d’autres

Raoul Visage

(note : Raoul nous indique dans une note qu'il a souhaité rendre un hommage croisé à Bernard Heidsieck et à Hergé, et ajoute dans sa générosité que le mot "autour" exprime l'idée d'un cercle au diamètre extensible à l'infin
i... Tout en conservant pour Tokyo, capitale d'un pays "destiné à notre mal et à notre civilisation" - Michaux - le rôle de centre ordonnateur)