dimanche 7 septembre 2008

Le sinistre François Durcet

La trajectoire déclinante de François Durcet est une leçon de vie à méditer.
Promis à une brillante carrière au sein de la diplomatie française qu’il intègre au tout début des années 1990, il est alors muté à l’ambassade de Tokyo en qualité d’attaché culturel.

Il va, à sa manière, oeuvrer au rayonnement de la France.
Du fond de son bureau, il macère. Rêve des petites rues et des rencontres étonnantes. Il voudrait lui aussi, avoir sur Tokyo son mot à dire, et avec quelle singularité.

Il avait malheureusement pour lui tout l’esprit qu’un homme qui a beaucoup plus d’art que de bon sens peut avoir. Il avait assez de douceur et de facilité dans la vie civile. Nous ne pouvons mieux vous le dépeindre en vous disant que la méchanceté faisait en lui ce que la faiblesse fait en d’autres : elle submergeait toutes les autres qualités, qui n’étaient d’ailleurs que bien médiocres.

Mais laissons la parole, pour clôre ce portrait aigre-doux, à celui dont le crayon léger en sut parfaitement délimiter les contours :

« Durcet est âgé de cinquante-trois ans, il est petit, court, gros, fort épais, une figure agréable et fraîche, la peau très blanche, tout le corps, et principalement les hanches et les fesses, absolument comme une femme ; son cul est frais, gras, ferme et potelé, mais excessivement ouvert par l’habitude de la sodomie ; son vit est extraordinairement petit : à peine a-t-il deux pouces de tour sur quatre de long ; il ne bande absolument plus ; ses décharges sont rares et fort pénibles, peu abondantes et toujours précédées de spasmes qui le jettent dans une espèce de fureur qui le porte au crime »
Salo

Nous recommandons donc la plus grande vigilance à tous ceux qui approcheraient cet individu dangereux, qui continue de faire valoir un statut de diplomate dont il a été déchu il y a fort longtemps. En effet, après avoir vu le volcan de Sakurajima (Kyushu) vomir des flammes, il aurait voulu, d'après un article délirant qui contribua à jeter sur lui tous les soupçons, "être ce volcan". Le pacte a été scellé par le mélange de son sperme aux coulées de lave, sous l'oeil complice des vautours. La nature déchaînée était devenue modèle identificatoire - le destin de Durcet venait de basculer à tout jamais. Suite à cette extase, Durcet a publié un ouvrage qui fit date : Comment opérer un tremblement de terre, suivi d'une postface aux allures de pamphlet : Le parti pris du séisme. L'anarchisme militant, dont il sera bientôt question sur ce site, ne pourrait revendiquer de meilleures lettres de noblesse. Il fallait, d'après Durcet, "enfouir superficiellement d'innombrables pains de dix à douze livres, pétris avec de l'eau, de la limaille et du soufre, placés à faible distance l'un de l'autre et appelés en s'échauffant dans le sol à provoquer l'éruption nouvelle, d'autant plus belle que la nature n'a fait pour une fois que s'y prêter, que c'est l'homme qui l'a voulu". "Le procédé, écrit Durcet, était simple". L'on imagine aisément la réaction de l'oligarchie.

Il aurait été aperçu pour la dernière fois dans un parc d'attraction tokyoïte où il officiait comme cow-boy, en compagnie de son complice, Carlos Flomembaum ; aurait également monté une entreprise de faux-prêtre pour mariages japonais. En cas de doute, prévenir aussitôt la cellule "Care Japan" de l'ambassade.



L'éruption volcanique de Sakurajima, le 18 mai 1991. Elle fut comme on le sait décisive pour Durcet, dont les filaments de foutre virevoltant apparaissent sur cette photo.

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