jeudi 4 juin 2009

Vive la crise !

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Regardez-là, la haute tokyoïte fière de son sens subtil du second degré et de la dérision, nous organiser un "Gala de la crise" à 10 000 yens le menu ! Le ton, celui d'un certain cynisme de droite décomplexé, est donné. "Vive la crise" ! Allez mec, mieux vaut en rire quoi. "Guingette gypsy par un groupe de sodomites", oh pardon, coquille, par le groupe Dolomite, voilà qui promet ! Hé nom de Dieu ! On sait s'amuser chez les nantis ! On nous annonce même une "Tombola subprime" et un concours de lavement au Veuve Clito !

Sublime illustration de ce cynisme de maîtres ("Herren-zynismus") : parfaitement conscients de la nature du pouvoir qu'ils détiennent et bien déterminés à l'exercer exactement de la même façon, à le festivaliser avec humour au nez et à la barbe de cette plèbe indigène sur le chef de laquelle leurs rombières ennuyées iront soulager leurs accès philantropiques : grande braderie de clystères "Emmaüs" au profit des pauvres d'Ueno!

Que demande le peuple ? Oui, on sait : des putes et de la coco. Mais ça devrait aussi pouvoir se trouver à Tokyo-sur-Marne. L'équipe du SDT invite donc ses fidèles lecteurs à s'introduire dans l'inconnu(e), et à profiter joyeusement de la règle des trois "OB" (open-bar, open-bouffe et open-baise), en vigueur dans les soirées de ce type. Notre lectorat masculin rencontrera sans doute de nombreux obstacles avant de pousser le concept de sous-traitance jusqu'aux épouses des oligarques présents : chasse bien gardée que celle-là ! Mais des brêches existent certainement. Aussi : pour ceux qui répugnent au claquage de biffeton autant qu'au travestissement, aux cartes de visite trompeuses, aux fausses recommandations, voici un conseil pour s'y rendre sans payer : l'arrivée en barque depuis Ichigaya, comme semblent nous le suggérer les deux pitres de la photo.

Cellule Jean Tube pour Syndrome de Tokyo

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Vous restez à la surface émotive des choses comme d'habitude. Je ne vous blâme pas pour cela mais disons que vous surfez sur la vague sempiternelle et en boucle de la raillerie sur l'air de "les bourgeois, c'est comme des cochons ...", alors que vous devriez savoir que les bourgeois non seulement se moquent des railleries chantées, mais en plus les apprécient - pour les plus intelligents d'entres eux - car elles forment partiellement écran de protection. Tant qu'ils chantent, ils n'aiguisent pas les armes. Même en restant au niveau de la raillerie, il y aurait tellement à dire de plus en faisant le finaud, par exemple le prix d'entrée - une coïncidence - à peu de choses près équivalent à la somme versée par l'état japonais à chaque individu pour consommer; vous pourriez noter que les manouches dans d'autres circonstances et d'autres lieux seraient non pas invités à la fête mais rejetés hors le domaine. Mais même en relevant ces faits, on resterait toujours dans l'appréhension classique du plus haut que soit en terme de classe social, et ce faisant, vous ne restez qu'au niveau du café du commerce et de sa hargne, y compris l'appel pour qu'autres que vous passent à l'attaque, ce que je trouve déplacé. La solution partielle à ce dilemme gorgé d'affects et d'acide gastrique réside dans la compréhension d'une autre dimension, de la dynamique de ces choses, que je n'aborderai pas ici. Mais pour vous mettre sur la voie du malaise pas injustifié bien sûr que provoque la vue de ce poster hyperchargé de sens et d'affabulation (le canal et sa pente adjacente délirés, c'est _ adire médiatisés comme un petit Paris), pour vous mettre sur la voie d'une compréhension avancée, supérieure même, n'ayons pas peur des mots, de ce phénomène, c'est que nous sommes via cette affiche spectateurs de quelque chose qui ne devrait pas, dans d'autres circonstances et d'autres lieux - être rendu public. Cet affichage est une forme d'indécence derrière laquelle réside une logique. Maintenant, à vous de sortir du canal et penser plus haut que la rengaine pour essayer de comprendre où se trouve le fondamental de cette anomalie, car il y a une anomalie fondamentale dans cette visibilité qui peut avoir lieu ici mais pas dans la mère-patrie. Elle rend implicite par exemple qu'il y a dans ces sphères effectivement de quoi se réjouir de la crise et de ce moment historique présent. J'ai quant à moi la réponse, c'est à dire une réponse "sociologique", pas irréfutable comme en mathématiques, mais un schéma qui colle parfaitement avec les choses qui s'expliquent, et avec l'affect qu'elles provoquent qui trouvent aussi une explication. Je n'en suis pas fière pour autant mais un tout petit peu serein grâce à cette compréhension nouvelle, réponse qui a mis des années à émerger tellement elle échappe aux schémas redondant de penser ces phénomènes là, schémas qui sont transmis à travers les générations et suitent des médias. Si ce que j'écris vous incite à de nouvelles railleries, c'est que vous êtes encore dans l'immaturité. Et non, je n'irai pas au bal non plus ayant fait don de la manne de l'état à plus malheureux que soi. Mais comprendre ne suffit pas. Ce qu'il faut en fait, la gageure, c'est de créer un autre entre-soi que cet entre-soi là qui n'est pas le votre, ni le mien. C'est le plus difficile à réaliser, les conditions portant à aller justement dans le sens opposé qui est la fragmentation, l'atomisation des êtres.

Clarence Boddicker a dit…

L'imbecile qui me precede m'a presque donne envie de me rendre a cette petite fete.

Mais bon, apres la messe, je prefere encore le nomihodai au Dom Perignon du Ritz Carlton, on a au moins l'avantage de dominer toute cette merde...

Clarence, il bosse en sous marin pour le SDT