mardi 28 juillet 2009

Atelier d'écriture Syndrome de Tokyo.


Compte rendu de l’atelier d’écriture du Syndrome de Tokyo, 28 juillet 2009.

Séance numéro 1 : « à la manière de S. Barbery »

Animée par : Ulrich Sardouin

Participants : Carlos Fomembaum, Raoul Visage, Romain Concombre

Lieu : Villa Kuyojama

Consigne : Sur un rythme syncopé, exprimer l'authenticité de son expérience du Japon, en n’excluant pas l’effet de vérité du lapsus. Ne pas oublier que le signifiant est universel. Les principaux traits du «modèle b1 » devront apparaître : anaxialisme, wabi-sabi, sémio-fractalisme, coupe, encadrement, authenticité, kami-karma, gaîté, harmonie, noblesse, esprit de sérieux, pathos, prétention.


Texte nº1 :


« Le poil tokyoïte »

Tokyo
Ville à
Poil
Dénudée transpa-
Rante ultra-prop’
Ville tâche
D’huile glab’
Qui suinte le
Trop net (centre
Commercial
Kipu
Et brille comme
La nuit mon Q)
Arbres et jardins
Ne s’passent pas long-
Temps d’kwafeur
Toky'ôt’ pwal
Qui vante
Evente
L’hygiène du non-poil
Poil inter-dit même
Dans l’industru du 木
Trouduc cru
Bien né
Pilé
D’ou pas d’poil
Ni d’rémoulade de poils
パ de poilade
Et femmes à barbe lynchées
A Mejiro par des
Robots fluos
Qui leur balancent
Dans l’blaze
Des gros Gillettes
& d’la tartiflette
Ah les flippettes
Tokyempale tout rési
Du d’poil
Du réséda
Fôksaglis’
Poil déserteur
Non grata
L’prurit du pourtour
Avec 1 dwa
Chattes & d’soud’bra
Toujours impeccables
Sauf 1 jour
Une nana chouette
Branchée roupettes
Et métonymie
Aisselles fournies
Et pénil glabre
(Bande bande bande mon Ralouf !)
Ah j’oubliais
Naturellement àTokyo
Chassop’
Wal dans l’âme hein
T’es pas là pour t’le lustrer
Mais pour faire du chiffre
Capito enculé !
Ah brave ville 2daube
肉冷める’
Cimer’ Albert
Merci Jean-Guy
Défonce-me the caca box
Quickly

(Carlos Flomembaum)

Avis d'Ulrich Sardouin : Vous "forcez" peut-être le style de S.B., sans qu'on puisse vous le reprocher. Prometteur. Attention : la fin semble un peu gratuite.



Deuxième texte :


"Transversalité de la poutre"

Marre de cette vie de foutriquet
De ce marasme de limaçon
A la douceâtre odeur de pet
Privé de joie privé de fion

Ferme un peu ton vieux clapet
Clipe-moi le sexe et les roustons
Fais-moi l'amour comme un criquet :
Baisse donc vite ton pantalon

Adieu, vulgaires vulves en furie !
Je ne jure plus que par le vit
Briseur de boîte à caca
Après un lavement au coca

Par la salutaire sodomie
L'enchantement revient fissa :
Finis les relents de vomi
De l'existence de paria.

(Raoul Visage)

Avis d'Ulrich Sardouin : Hors-sujet, consigne non-respectée. Dommage car votre poème, d'un lyrisme risqué, est émouvant et retrouve d'inattendus accents zutiques.


Troisième texte :


"PAS DE KLEENEX POUR NATSUE"


Au carrefour Jimbo-chô
Magazine érotique
Aux oreilles de Jumbo
La fille est asiatique

Je tourne à gauche
Maroquineries
Boutiques à ski
Que des boudins moches

(Au Japon, personne à part un cinglé de Gaijin n'oserait traverser en
dehors des passages piétons ou en désobéissant aux feux)

Je pique un sprint mais personne ne claquesonne.
En courant,
J'agrippe la menotte de Natsué
→direction slip
↓pas de bol j'ai sué.

Au bureau Makoto fait la tronche.
Hiroaki lui a pas fait sa feuille de rose.

Ce Terakoshi-san, reprend Hiroaki (au gros kiki) de son ton pas pressé
(deux plombes m'a-t-il fait endurer pour que je lui enfile son petit
trou serré), aurait reçu une avance considérable de la part des
éditions Aïkoku-Shobô pour rédiger un essai biographique sur Yukio
Mishima et François Durcet.
Là-dessus, Natsué mouille en rêvant s'empaler sur mon vit tandis que
je lui lis du Feuillade.

Shigebumi
s'est quant à lui un tantinet chié dessus :
Harumi mal bondée
la poupée s'est dégonflée :
séance photo foirée.

Du coup, je passe mes nerfs sur qui (et sans gaieté) ? Natsué.
Je la prends par le col.
Elle prend ma verge, se penche et commence à sucer. Elle se dépense en
de rapides mouvements de tête d'avant en arrière, à la mode calumet
magique fumé à l'iroquoise.
Moi, narquois, je me remémore ma première fellation par tonton Georges
(Natsué assure aussi mal) :
"Oh et puis je me laisse faire... Plutôt que de buter péniblement contre
un vagin trop jeune, trop étroit".
Et je lui balance quoi ?
une pinte de sperme dans le fond de la gorge. Pardi.

Elle tousse.
Le visage de Natsué pendant nos ébats m' a paru très peu japonais.
La batarde,
en plus ose s'essuyer ses lèvres où perle
quelques gouttes nacrées de ma semence
avec CINQ KLEENEX.

(Romain Concombre)

Avis d'Ulrich Sardouin : De la part d'un auteur de polars renommé, beaucoup de surprenantes maladresses dans ce récit de vie (pour le moins inspiré, et que l'on espère farci d'éléments fictionnels) mais que son absence de concession et de complaisance rend touchant. Une verve à dégrossir. Cependant, si les détestables autofictions avaient cette saveur, cette brièveté et cette hésitation entre prose et vers, sans doute ne nous écœureraient-elles plus. En l'état actuel, cela reste un morceau de bravoure qui manque de souffle.

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