I
Non, jamais on n’a vu goret
Si classe ; Versace l’porcinet
Arbore Rolex au poignet,
Âme de Médor.
Le Japon ? C’est son jardinet
Plus et encore
« Otakus : pouvez radiner !
Faites gaffe je mords
A même vos tendres mollets.
Moi suis l’plus fort !
Tombent dans ma crécelle
Les yens ; demoiselles
Montrez vos aisselles
Sniff !Déodorant ?
M’monte à la cervelle
Ton minois rebelle
Ton cul et ton bec
J’mangerais ton bran.
II
J’ai fait mon trou dans cette forêt
de kanjis, exotiques et
Tokyo n’a pour moi plus d’secret.
Même Branledor,
Ce puits de science, un tantinet
Parfois m’endort,
Comme ces étroits sadinets
Que je n’perfore
Qu’avec dégoût,oui, ça y est :
Ca sent la mort.
Fini d’jouir des belles
Plus l’coeur d’rouler pelles
Ma pine bat flanelle
Orages déments
Qui crèvent le ciel
Tout m’est bagatelle
Alors j’offre à sec
Mon derrière aux manants.
III
Comme un beau cerf en rut, traqué
Par Ayako, par Megumi
Anonymes et tendres branlées
Regaillardi
Ces mains dans la Yamanote !
Si ça me dit !
Aussitôt farfouillant culottes
痴漢 !(Un cri)
J’ai mis qu’un doigt
Mikado de soie
Pas chic les gars
Me v'la à bondir
On hurle après moi
Je cours, plein de joie
de feu et d’émoi
Enfin en finir
Sans faim m’avilir.
IV
Au milieu du cercle lynché
Ils frappent, frappent, frappent, c’est l’hallali
De cuir, la fine main gantée,
Noire, se saisit
-Tandis qu’un Hercule m’enmenotte-
De mon délit,
Tranche, et m’l’enfourne en la glotte
Plein de dépit
De désarroi
Je mâche, je broie
Râles-mourir
On serre les courroies
J’ai peur et j’ai froid
Je dis « aidez-moi »
Mille paupières d’ire
Mon regard expire ».
RAOUL VISAGE
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