mardi 6 octobre 2009

GRANDEUR ET DECADENCE D UN BARON DU FLEUH


I


Non, jamais on n’a vu goret

Si classe ; Versace l’porcinet

Arbore Rolex au poignet,

Âme de Médor.

Le Japon ? C’est son jardinet

Plus et encore

« Otakus : pouvez radiner !

Faites gaffe je mords

A même vos tendres mollets.

Moi suis l’plus fort !

Tombent dans ma crécelle

Les yens ; demoiselles

Montrez vos aisselles

Sniff !Déodorant ?

M’monte à la cervelle

Ton minois rebelle

Ton cul et ton bec

J’mangerais ton bran.


II


J’ai fait mon trou dans cette forêt

de kanjis, exotiques et

Tokyo n’a pour moi plus d’secret.

Même Branledor,

Ce puits de science, un tantinet

Parfois m’endort,

Comme ces étroits sadinets

Que je n’perfore

Qu’avec dégoût,oui, ça y est :

Ca sent la mort.

Fini d’jouir des belles

Plus l’coeur d’rouler pelles

Ma pine bat flanelle

Orages déments

Qui crèvent le ciel

Tout m’est bagatelle

Alors j’offre à sec

Mon derrière aux manants.


III


Comme un beau cerf en rut, traqué

Par Ayako, par Megumi

Anonymes et tendres branlées

Regaillardi

Ces mains dans la Yamanote !

Si ça me dit !

Aussitôt farfouillant culottes

痴漢 !(Un cri)

J’ai mis qu’un doigt

Mikado de soie

Pas chic les gars

Me v'la à bondir

On hurle après moi

Je cours, plein de joie

de feu et d’émoi

Enfin en finir

Sans faim m’avilir.


IV


Au milieu du cercle lynché

Ils frappent, frappent, frappent, c’est l’hallali

De cuir, la fine main gantée,

Noire, se saisit

-Tandis qu’un Hercule m’enmenotte-

De mon délit,

Tranche, et m’l’enfourne en la glotte

Plein de dépit

De désarroi

Je mâche, je broie

Râles-mourir

On serre les courroies

J’ai peur et j’ai froid

Je dis « aidez-moi »

Mille paupières d’ire

Mon regard expire ».


RAOUL VISAGE

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