lundi 30 mars 2009

Tokyo vaut bien un Pey

Message reçu :

"Ca commence à aller, les vieilles badernes du Syndrome.
Faites vraiment chier!
Facile, de vous foutre des "Working holidays", hein,
de nous narguer du haut de votre statut de "résident";
très facile oui, de faire de nous de bons gros niais d'otaku.

Car oui, ne vous déplaise : ON SOUFFRE, bel et bien.
Et cette souffrance, on est en droit de vous en imputer
une bonne part de responsabilité. Enfin, à ceux d'entre
vous qui viennent polluer les dispositions littéraires
de jeunes japonaises un peu trop crédules.

J'en viens aux faits :

Samedi dernier, après trois mois de traque aussi intensives
que vaines, Miyuki (fameuse paire de cuisses, soit dit en passant)
cède enfin à mes avances, me dis-je d'abord : elle accepte
une sortie à deux un samedi soir. Je me promets la fièvre (six mois
de ceinture ; bah ouais, c'est ça aussi la triste réalité
du working holiday).

Et là : très cruelle déconvenue.

Miyuki veut bien de moi, mais c'est pour l'escorter à une
performance de SERGE PEY, dont Mameko, sa meilleure copine,
(fan de Berlol et de Royko Sekiguchi... Je m'étais pas
mefié) lui a dit le plus grand bien.
Et c'est là que je vous en veux, car la fréquentation du blog de
l'un, et de la poésie CNLisée de l'autre, Mameko les doit
à l'un de ces Cake du Syndrome.

Ok, j'accepte bien évidemment de raquer pour le beau Sergio,
promesses de frôlements dans le noir, au pire...
... mais c'est vraiment
la mort dans l'âme.
Je me renseigne en effet vite fait sur WIKI, Serge Pey, ça
promet :
Dans la transgression de toutes les frontières de l’art (plasticien, musicien de la voix, écrivain, philosophe direct, performeur, poète sonore), ce réalisateur de poésie physique a porté les relations entre l’écriture et l’oralité à des sommets jamais atteints. Héritier d’Artaud, il est un de nos rares contemporains à incarner publiquement les relations complexes unissant dans la diction les phénomènes de possession et de dépossession.

Alors,
solution? Ben je me biture grave avant.
Comme on se gèle de toute façon comme pas
permis les roustes dans ses putains de baraques
en bois japonaises,
j'ai un peu pris l'habitude depuis cet hiver de carburer à ces bien
pratiques ONE CUP (saké coupé à la vodka frelatée);

Résultat, j'ai pas été déçu du voyage ; PEY, déchiré,
ça le fait. Ce que j'ai retenu de l'homme qui écrivait ses
poèmes sur des bâtons? Ce qui suit (pas forcément
très conforme à ce que j'ai entendu mais garanti
meilleur)

(NB : les majuscules indiquent le hurlement)

"La fente avec l’unus à l'intérieur est aussi une manière de boire & de manger, rappellez-vous la fin d’A Rebours.
Comment ne pas venger les objets ? Comment…
HAAAAAAAAA CRI DE FUREUR, POSSEDE-MOI, OHHHHH DOCTEUR FREUD, EXORCISE-MOI !
Pourquoi ne peuvent-ils pas fonctionner pour eux-mêmes ? D’abord. Comme-ça on pourrait bien se faire feinter dans les ruelles. On irait à Troyes se faire embusquer le paf dans les fentes des tasses et dans les anses des panses. Ouais ! Houga houga, toi pendre quéquette à moi.
HAAAAAAAAA CRI DE FUREUR, POSSEDE-MOI, OHHHHH DOCTEUR FREUD, EXORCISE-MOI !
La tasse avec la anse à l'intérieur permet au café de boire la tasse ou à la anse de se saisir ou au café de se boire en tant que café. Découverte palmaire.
La tasse avec la transe à l'intérieur se range sur une étagère qu'elle invente dans une armoire galactique de la vigourosité des bittes, du scandinave biti, poutre transversale de navire. Houga houga, toi rendre quéquette à moi.
HAAAAAAAAA CRI DE FUREUR, POSSEDE-MOI, OHHHHH DOCTEUR FREUD, EXORCISE-MOI !
La mauvaise poésie se boit elle-même sans tasse et c'est ce qui la rend plus particulièrement négligeable malgré le sucre empoisonné qu'elle remue dans sa nuit avec son doigt d'argent pour se donner du goût. Génie. Houga houga, toi vendre quéquette à moi.
HAAAAAAAAA CRI DE FUREUR, POSSEDE-MOI, OHHHHH DOCTEUR FREUD, EXORCISE-MOI !
Parfois le sucre de la mauvaise poésie se prend lui-même pour de la
poésie à cause de ce goût dans le café. Mais heureusement la bitte qui rentre par la fente absurde continue à accentuer le contour des objets sexuels jusqu'à leur nécessité vergeale.
La tasse qui se saisit elle-même contemple l'eau chaude qui se boit elle-même devant la poésie qui prononce ses propres vers. Houga, houga, toi…
HAAAAAAAAA CRI DE FUREUR, POSSEDE-MOI, OHHHHH DOCTEUR FREUD, EXORCISE-MOI !""

(NDLR : La "possession" a imposé au grand manitou atmosphérique l'effectuation de quelques variantes par rapport au texte d'origine, se trouvant ici : http://www.lastree.net/fragmentslog/fragments/Pey%20poeme.pdf)

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